Quelques mots sur le fondateur

… et sur le défi de la dépendance digitale au cœur de notre temps

Le fondateur de YOTech

Avant d’échanger avec Nicolas Trubert, on pourrait s’attendre à rencontrer un geek, un développeur à la frange des clichés. Très vite, on comprend que son allure posée, réfléchie, est le reflet d’une vision profonde du métier. En fo​ndant YOTech, il a voulu proposer une réponse à ceux qui, comme lui, croient en un numérique durable — mais aussi conscient des risques qu’il engendre, notamment la dépendance digitale.​​​

La genèse de la création de YOTech

 En 1997, fraîchement diplômé d’une école d’ingénieur, Nicolas et un camarade nourrissaient déjà des ambitions entrepreneuriales. Dès l’année suivante, en 1998, ils créèrent ensemble leur première société. Par la suite, ils poursuivirent leur parcours, Pour Nicolas au sein d’un grand groupe d’électroménager destiné au marché européen, puis sur des projets liés aux publiphones et aux lecteurs de cartes à puce.

Confronté très tôt aux mécanismes de délocalisation et à leurs conséquences sur l’ingénierie locale, Nicolas choisit de quitter ce secteur pour rejoindre une agence web basée à Genève, marquant un tournant : celui du rapprochement avec le client final et de la recherche d’une approche plus humaine du numérique.

Les trajets domicile-travail, une contrainte créatrice

 Comme beaucoup de salariés soumis à de longs trajets domicile-travail, Nicolas a expérimenté le covoiturage. Pendant près de quinze ans, il partagea ainsi ses déplacements quotidiens avec un collègue de sa ville, animé des mêmes convictions. Cette solution resta satisfaisante jusqu’à la naissance de sa fille.

L’arrivée de ce nouveau statut familial, combinée aux embouteillages liés aux travaux préparatoires du CEVA en 2012, l’amena à réfléchir autrement. Il lui semblait paradoxal d’imposer à certains métiers des trajets contraignants alors qu’ils auraient pu travailler de manière plus AGILE à distance. Son employeur accepta alors sa demande de télétravail, mais dans la limite d’une journée par semaine.

La raison : la législation entre la Suisse et la France compliquait déjà la mise en place de ce mode de travail. Encore aujourd’hui, hors conditions exceptionnelles comme celles liées au Covid, un salarié en Suisse travaillant plus de deux jours par semaine depuis la France est automatiquement affilié à l’URSSAF, et ce sur la totalité de son salaire, même s’il n’intervient que pour des clients suisses. Une mesure lourde et contraignante, qui freine toujours le développement du télétravail dans le bassin transfrontalier du Grand Genève, même si les élus locaux, municipalités, députés, sénateurs se sont emparés du sujet il y a encore bien à faire! 

L’envie d’entreprendre refait surface avec YOTech

 En 2014, Nicolas fonde YOTech avec un autre informaticien de la vallée de l’Arve. Dès la fin de l’année, son réseau suisse confie à l’équipe deux projets majeurs : il devient alors indispensable de se structurer pour répondre à ce nouveau marché.

Externaliser la facturation et la gestion des salaires à une société tierce se révèle trop coûteux et prive YOTech du contrôle direct de ses flux financiers. Dans un monde des affaires où les conflits d’intérêts sont monnaie courante, l’expérience montre qu’il vaut parfois mieux apprendre par soi-même, quitte à y laisser quelques plumes. La création de YOTech Suisse s’impose donc naturellement, afin de garder la maîtrise de l’administratif et des opérations.

C’est là que la solution Odoo prend tout son sens. Véritable colonne vertébrale de l’organisation, elle permet de gérer en toute fluidité plusieurs sociétés, plusieurs activités, plusieurs devises, plusieurs langues et plusieurs sites web au sein d’une même plateforme. Un système centralisé, modulable et évolutif, qui donne à YOTech la capacité de piloter ses deux structures comme un tout cohérent, sans perte de temps ni de visibilité.

Grâce à cette organisation et aux outils déployés, Nicolas et ses collaborateurs réduisent drastiquement leurs déplacements : de quatre trajets hebdomadaires à seulement quelques allers-retours par trimestre — bien avant que la pandémie de COVID ne généralise ces pratiques.

Recrutement & télétravail : les leviers du futur

Aujourd’hui, recruter des informaticiens qualifiés dans la vallée de l’Arve est un défi permanent. YOTECH a choisi de former en interne selon une démarche AGILE, tout en ouvrant le télétravail comme une solution pour attirer des talents tout en préservant la qualité de vie.

Philosophie & valeurs : éthique, données, environnement

 Au fil du temps, l’équipe de YOTech — aujourd’hui composée d’une dizaine de personnes issues de collaborations, d’associations et de partenariats, s’est construite autour de convictions fortes. Les interventions de YOTech sont multiples, mais peuvent se résumer en deux mots : Sécurité et Environnement.

Depuis toujours, Nicolas et ses associés défendent une vision d’une informatique éthique et respectueuse, qui s’exprime par quatre engagements concrets :

De vos données: en privilégiant des systèmes et des pratiques conformes au RGPD, garants de confidentialité et de transparence.

De votre matériel: en conseillant l’achat de matériel reconditionné et en luttant contre l’obsolescence programmée

De l’énergie: en favorisant des serveurs distants peu énergivores et optimisés

Du temps: en simplifiant les processus pour éviter les lourdeurs digitales chronophages

Crédits : Photo - Stan Bouvard Photography / Texte -  Léonie Trubert (inspiré d'un 1er texte de Florence Pistre)